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Après avoir oeuvré pendant des années dans une démarche d’artiste cobaye s’exerçant à travers une recherche personnelle basée sur le thème de l’autoportrait. Après avoir transmis cette thématique à des groupes d'adolescents durant diverses résidences d’artiste en milieu scolaire. Après avoir ensuite développé un peu plus la représentation de l’être humain via le casting sauvage sur les réseaux sociaux visant à repérer des jeunes issus de quartiers défavorisés, placés alors sur un piédestal en apparaissant sublimés dans des fresques monumentales. Après avoir volontairement servi au plus haut degré le narcissisme exacerbé d’une muse aux allures de jeune lascar banlieusard. Et après avoir finalement réagi à contre courant de ce surplus de représentation de l’être humain, en cherchant alors à l’effacer totalement de mes prochaines oeuvres. Après ce bref détachement face au portrait, j’offre par le projet « Au nom du tel, du selfie et de sainte wifi » une parenthèse qui marque un retour au travail de l’auto-représentation, mais cette fois-ci à l’aide d’outils et applis qu’un grand nombre maîtrise grâce à son smartphone.

 

Alors que j’ai toujours mis un point d’honneur à m’inspirer de l’histoire de l’art et à ré-interpréter les postures du corps, dans ce projet je rends compte d'un nouveau signe, d'une nouvelle posture qui a remplacé la pose du christ imaginé crucifié, pose la plus représentée durant des siècles de peinture et de sculpture. Je rends alors compte de ce nouveau signe qui n'est plus le signe de croix mais le signe du selfie. L'adoration de soi-même, cet instant où l'autre n'est plus que quelques millions de pixels au prolongement de son bras, comme greffé au creux de la paume, comme le stigmate du clou, ce stigmate que saint Thomas aurait cherché à voir pour croire, tout comme l’on cherche à montrer pour prouver (prouver que l’on a posé à côté de son idole… mais au musée Grévin, prouver que l’on est bien à l’autre bout du monde, prouver que l’on tourne le dos à la Joconde, prouver que l’on existe.)


Friand de mise en abîme j'ai donc choisi de représenter ces nouvelles icônes aussi spirituelles que des ondes wifi, de les figer au dos d'une coque de smartphone, prenant l'empreinte du corps, tel le voile de la vera iconica, la Véronique, patronne des photographe.

Oeuvres réalisées dans le cadre d'une résidence d'artiste au Lycée agricole et agro-alimentaire d'Yvetot, en partenariat avec la Galerie Duchamp d'Yvetot, dans le cadre des "Iconoclasses" 2018.

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